de fantaisie ! La philosophie est une douce folie charmante, quand elle n’est pas maniée par un cuistre. Or, M. Brunschvicg est l’antipode de ce type humain détestable. M. Brunschvicg ne dit rien jamais qui ne soit tout à fait à lui, pensé par lui et bien né de lui, et il crée, devant son auditoire, tout un chapelet d’idées qu’il appelle logiques, métaphysiques, et de cinq ou six autres épithètes en ique, et qui ne sont en fait que de délicieuses bulles, sitôt apparues, sitôt parties, que personne ne peut retenir, mais dont on lui sait gré. Car, en fin de compte, il est pour les cervelles une occasion de penser sans limites, la compréhension ne venant jamais borner les esprits qui s’abandonnent à lui. Cet homme, qui eut le premier l’idée de photographier les Pensées de Pascal, se présente à ceux qui l’écoutent sous des aspects sans cesse imprévus, et jamais avec lui, l’oreille ne comprend ce qu’elle a cru comprendre. Un soir, il avait terminé son cours par cette phrase fastueuse :
« De la thèse subjective qui représente l’in-