Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 3, Pour les voleurs, 1916.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES CEUX DE CHEZ NOUS
(QUAND J’ÉTAIS P’TIT.)

III

Pour les voleurs !


S’ils venaient, donc, les voleurs ! J’ai tellement peur des voleurs, moi. Et comme je ne sais pas quoi est-ce que c’est, et que je n’en ai jamais vu du tout, j’ai encore plus peur. Comment est-ce qui sont ? Est-ce qu’ils ont des autres figures, et un costume exprès ? Quand je veux demander à ma tante, elle crie toujours :

Taihive, mâlhereux ! Et elle regarde de tous les côtés, en faisant des yeux pour savoir si on n’a pas entendu. Alors, on ne peut même pas en parler, des voleurs. Sans doute qu’ils savent tout et écoutent tout ce qu’on raconte. J’ai encore plus peur, moi, paraît.

Le gros Baiwir a venu passer la sise ; on a mis des marrons à petter sur la stoufe ; c’est mon oncle qui les crenne lentement, un à un, avec son fiemtai. Mais moi j’en ai mis aussi sur la plate buse, et sans faire de crin, en exprès ; puis, tout d’un coup, il y a un marron qui pette envoye, et ils ont tous peur, et