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MES SOUVENIRS

On parlait aussi de la reconnaissance bien tardive de la Belgique par le gouvernement russe. Le ministre d’Angleterre était un de ceux qui travaillaient le plus activement à cette fin, car la reine Victoria, comme il le disait lui-même, n’avait que deux affections en politique : le Portugal et la Banque.

On pensait que dans ce cas M. Ouskinoff, ancien chargé d’affaires de Russie à Constantinople, serait envoyé en Belgique.

J’avais appris par M. de Rochow, ministre de Prusse, que l’Empereur était d’avis que le moment n’était pas venu pour la Prusse de s’occuper de la question de Neuchâtel. Le Roi, m’avait dit M. de Rochow, a écrit dernièrement encore à M. de Chambrier à Neuchâtel pour le remercier de tout son zèle, mais en l’engageant à modérer ses partisans, tout en cherchant a les conserver dans la fidélité, attendu qu’il ne pouvait dans ce moment rien faire pour eux. On était donc à Pétersbourg fort modéré sur ce point, et l’on espérait que le roi Frédéric-Guillaume IV aurait assez de prudence pour ne rien entreprendre par la force. Le cabinet impérial avait écrit au baron de Budberg, son ministre à Berlin, de chercher à détourner le Roi de toute entreprise actuelle contre la principauté de Neuchâtel et de lui représenter que, d’après le protocole de Londres, les grandes puissances signataires