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Le théâtre de l’action politique à laquelle assiste le comte de Reiset change tout à coup complètement. Au lieu du Piémont, qui a tenté de modifier à son profit l’ordre créé en 1815 par l’Europe coalisée et où la monarchie de Savoie, vaincue en la personne du roi Charles-Albert, se recueille et prépare patiemment l’avenir, c’est dans la capitale de l’empire des tzars que ce deuxième volume transporte le lecteur. L’autocrate le plus absolu qu’ait connu le dix-neuvième siècle y règne et étend sa domination sur tous les pays qui l’entourent. Nicolas Ier est à l’apogée de sa puissance. Il a vu avec déplaisir le rétablissement en France de l’empire des Bonaparte. Contre son attente et contre toute vraisemblance, l’héritier du vaincu de Waterloo allait avoir l’Angleterre pour première alliée.

Les deux puissances occidentales tiennent tête au colosse du Nord. L’Europe les suit, bon gré, mal gré, et l’empereur Nicolas succombe à la douleur que lui causent le déclin de sa toute-puissance et, malgré leur ténacité et leur bravoure, les échecs de ses armées.