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MES SOUVENIRS

mais ce n’est que plus tard que l’on pourra en connaître les effets. M. de Nesselrode avait dit en parlant des événements de France : « Si l’on comptait toutes les probabilités de guerre qu’il y a en ce moment en Europe, on devrait craindre qu’elle n’eût lieu ; mais pour moi, qui suis homme pratique et longuement habitué aux affaires, je n’y crois pas et je pense que tout se passera tranquillement. »

L’Empereur avait donné l’ordre à M. de Kisselef, ainsi qu’à plusieurs de ses ministres, entre autres à ceux de Vienne et de Munich, de se rendre à Pétersbourg pour le 16 octobre, époque de son retour et de celui de M. de Nesselrode. On attribuait ces ordres à l’attente de la restauration de l’Empire, qui devait, croyait-on, avoir lieu à Paris au mois de décembre.

Pour ce qui regardait M. de Kisselef, l’Empereur désirait que son agent ne se trouvât pas à Paris afin qu’il ne fût pas entraîné à un acte quelconque qui pût faire pressentir ou engager la conduite future de la Russie, entendant réserver à tout événement sa liberté d’action.

Quant aux autres ministres, MM. de Meyendorffet de Severine, l’Empereur ne les rappelait que pour mieux connaître les dispositions des cours d’Allemagne et leur tracer plus promptement, le cas