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CHAPITRE TREIZIÈME

geant sur le chapitre des réponses. Seulement je regretterais la perte de ma lettre par la raison qu’elle contenait une annexe à laquelle j’attache quelque importance. Veuillez m’en dire un mot. Quelques jours après mon arrivée, j’ai reçu une nouvelle mission. Je suis chargé de la formation d’une nouvelle brigade composée de volontaires qui accourent du midi de l’Italie. N’allez pas croire que je me mêle de corps francs. Il est question de régiments de ligne, et soyez tranquille quant à leur discipline. Je ferai en sorte que ce soient des baïonnettes aussi peu intelligentes que possible. Cette formation aura ses dépôts hors du Piémont. C’est une assez rude tâche, mais, comme on me donne pour appui un petit corps déjà organisé de bons Gianduja, j’espère en venir à bout sans encombre.

« Les affaires vont bien jusqu’ici, comme vous le verrez par les journaux. Le Roi fait bien quelques folies ; mais comme ce sont des folies de bravoure, le moyen de se mettre en colère ! J’espère que tout votre monde va bien et que l’amie d’enfance[1] n’est pas en train d’oublier mon apparition. Mettez-moi aux pieds de Mme Walewska et rappelez-moi au souvenir du comte.

« Et les photographies ! On me les demande, et

  1. C’est ainsi qu’il appelait affectueusement la comtesse de Reiset.