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MES SOUVENIRS

« Octobre 1852.


« Monsieur le comte,

« Je vous remercie de votre oligeante lettre et de la permission que vous me donnez d’écrire sous votre couvert à M. Jean David, premier drogman de la cour de Perse. Je vous prie de lui remettre a lui-même la lettre ci-jointe ; il importe effectivement qu’il la reçoive promptement, et lui-même attachera du prix à recevoir de mes nouvelles et de celles de son jeune frère Melcon David, qu’il aime comme un fils. Si par hasard M. Jean David était parti de Saint-Pétersbourg, soyez assez bon pour nous le faire savoir et pour nous indiquer sa nouvelle résidence. Mille pardons de ces demandes, mais vous m’avez autorisé par les aimables expressions de votre obligeance à vous parler avec franchise.

« Mon collègue Ancelot et Berger de Xivrey sont très sensibles à votre bon souvenir et me chargent de mille choses aimables pour vous : le premier, que je vois toutes les semaines, fait très bonne figure à l’Académie, qu’il charme par ses beaux vers et par un admirable talent à dire ; c’est un vrai dupeur d’oreilles. Mais il ne profite pas de cette faculté magique pour faire passer des choses de mauvais aloi ; toute la ville de Rouen lui a prodigué les plus vifs applaudisse-