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CHAPITRE ONZIÈME

monie, nous sommes montés chez l’Impératrice, qui a embrassé l’enfant à plusieurs reprises et qui a donné à ma femme un bracelet en forme de serpent bleu, orné de diamants. Je lui ai demandé de désigner le prénom que porterait mon fils. « Louis-Napoléon », a-t-elle répondu.

L’Impératrice, s’étant mise à parler toilettes avec ma femme, me dit que cela ne devait pas beaucoup m’intéresser. Je protestai, disant que j’étais capable d’apprécier le bon goût d’une toilette et l’harmonie des couleurs, « Êtes-vous connaisseur en peinture comme votre frère ? ajouta-t-elle. On dit qu’il est l’amateur de France le plus compétent. » Elle emmena ensuite Mme de Sancy pour examiner des étoffes destinées à l’ameublement de l’hôtel des Champs-Élysées de la duchesse d’Albe. Cela ne nous demandera que cinq minutes », dit-elle. – « Ah ! s’écria le comte Bacciochi qui était attendu chez l’ambassadeur de Russie pour s’entendre avec lui au sujet de l’arrivée du grand-duc Constantin, je m’en vais, car je sais ce que c’est que les cinq minutes de l’Impératrice, surtout lorsqu’elle s’occupe d’étoffes à choisir. Une berline à deux chevaux, à la livrée de l’Empereur, était venu nous chercher et nous ramena à notre maison de la rue d’Amsterdam, 35 bis.