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MES SOUVENIRS

tourner une table avec une troisième personne. Les dames d’honneur félicitant Mme de Sancy d’une manière un peu bruyante, l’Impératrice accourut et demanda ce qui était arrivé. « La naissance de mon petit-fils », répondit Mme de Sancy. L’Impératrice l’embrassa avec effusion ; l’Empereur vint aussi féliciter l’heureuse grand’mère. « Nous avons été tellement surpris, dit celle-ci, qu’au moment de l’événement nous n’avions ni layette ni nourrice. » – « Je vais vous envoyer une partie de la layette de mon fils et la seconde nourrice qui ne fait rien », s’écria l’Impératrice. Lorsque l’Empereur et l’Impératrice se retirèrent, Mme de Marnésia vint en leur nom dire à Mme de Sancy qu’ils voulaient être parrain et marraine du nouveau-né, et qu’ils le faisaient d’autant plus volontiers que nous ne le leur avions pas demandé, comme le faisaient tant d’autres. C’est ainsi que mon fils aîné, que j’ai depuis si malheureusement perdu, portait les prénoms de Napoléon-Louis-Eugène.

Le baptême eut lieu le 8 avril à la chapelle des Tuileries, en présence du curé de la Trinité, ma paroisse. Il fut célébré par l’ancien curé de Ham à l’époque de la captivité de l’Empereur, devenu depuis évêque d’Adras et aumônier des Tuileries. L’Empereur était représenté par le comte Bacciochi, et l’’Impératrice par Mme de Sancy. Après la céré-