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MES SOUVENIRS

qu’à l’Impératrice. Elle était belle, mais très coquette et de peu de moyens. Sa mise et surtout sa coiffure étaient prétentieuses. Elle avait des plumes roses dans ses cheveux bouffant sur les tempes ; le reste de sa chevelure était rejeté en arrière avec deux boules pendantes. Elle semblait une marquise d’autrefois, coiffée à l’oiseau royal. Elle ne sut rien répondre à l’Empereur, dont la première impression ne fut pas bonne, car il dit en la quittant : « Elle est belle, mais elle paraît être sans esprit. » J’avais connu toute jeune fille Mme de Castiglione à Turin, chez son père le marquis Olduini, qui était un homme modeste et simplement un aimable collègue d’ambassade ; j’avoue que j’ai été toujours surpris de tout le bruit qu’on fit à l’apparition de sa fille à Paris, tandis qu’en Piémont cette jeune femme passait complètement inaperçue.

La reine Christine, dont la seconde fille était fiancée au prince Philippe del Drago, assistait également à ce bal avec la mère du prince Philippe, née princesse Thérèse Massimo, que j’avais beaucoup connue à Rome en 1842, ainsi que sa sœur la princesse Lancellotti.

La distribution des médailles anglaises aux troupes françaises qui avaient pris part à la campagne de Crimée eut lieu le 15 janvier dans la cour des Tui-