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CHAPITRE HUITIÈME

dée comme dans sa chambre, et le public y fut admis. Il y vint une foule énorme. La reine Marie-Thérèse, très bienfaisante pour les pauvres et les malheureux, était bien aimée, quoiqu’elle fut archiduchesse d’Autriche. Un nouveau procès-verbal fut dressé comme le premier, et le comte de Cavour apposa le sceau de ses armes aux quatre coins de la glace.

Le 16, à huit heures du matin, cinq évêques officièrent. Après une messe basse, célébrée en grande pompe, il y eut les absoutes. Puis un troisième procès-verbal constata que les cachets étaient intacts, et le cercueil, suivi de toute la cour, fut transporté à travers l’église Saint-Jean par la chapelle du saint Suaire jusqu’au char funèbre qui attendait devant l’église. On fit un détour pour ne pas passer sous les fenêtres de la reine Adélaïde, dont l’état s’était beaucoup aggravé depuis que Victor-Emmanuel lui avait annoncé, sans ménagement, la mort de la reine mère. Le cortège passa par de petites rues pour atteindre la rue du Pô. Les dames d’honneur étaient allées directement à la Superga, où devait se terminer la cérémonie. Après les prières d’usage dans cette basilique, on transporta le cercueil dans un caveau que Charles-Albert avait fait réserver pour sa branche et où reposait depuis l’été précédent le petit prince Charles, fils de Victor-Emmanuel. Le