Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
MES SOUVENIRS

« Palmerston s’occupe de construire un ministère ; jusqu’à présent son affaire n’est pas très avancée, mais il finira par triompher des difficultés, et quand je dis finira, ce ne sera pas long, j’espère.

« Les nouvelles de Sébastopol sont toujours très affligeantes — si ce n’est tout ce que nous apprenons de la conduite de l’armée ; — sous ce rapport il n’y a rien à désirer. Vous vous montrez parfaits, — comme soldats, comme administrateurs et surtout comme bons et loyaux alliés…

« Jusqu’à présent nous n’avons pas été une seule fois dans le monde. Nous nous occupons exclusivement de l’arrangement de notre nouvelle maison, ce qui nous donne beaucoup d’embarras et me coûtera beaucoup d’argent. Pour vous, j’espère que cinquante mille francs n’est que très peu de chose ; — pour moi, c’est autre chose. Cela suffit pour me mettre à sec.

« … L’on vient m’assurer que la grande affaire ministérielle sera bâclée aujourd’hui même.

« La place que l’on m’offrait vaut quelque chose comme cent trente mille francs. »

Comme le disait sir Hamilton Seymour, les nouvelles de Sébastopol pendant le dur hiver de 1855 n’étaient pas bonnes.

La guerre de Crimée suivait son cours, et le triomphe définitif se faisait bien attendre.