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MES SOUVENIRS

prévoir alors que ce même duc de Saxe-Cobourg-Gotha prendrait part au siège de la ville de Paris dont il avait été si souvent l’hôte sous Louis-Philippe et sous Napoléon III ?

La grande-duchesse Stéphanie était alors à Paris, logée au rez-de-chaussée du pavillon de Marsan. Pendant son séjour, j’allais lui rendre visite deux fois par semaine. Elle avait reçu de la grande-duchesse Marie une réponse à la lettre que j’avais été chargé de lui remettre. Dans cette réponse la fille de l’empereur Nicolas parlait de la vive sympathie de son père pour l’empereur des Français, de son étonnement de voir une nation catholique prendre les armes pour la défense du Croissant, rôle qu’il fallait laisser, disait-elle, aux protestants anglais.

La grande-duchesse Stéphanie eût bien voulu rester à Paris avec un apanage de cinq cent mille livres de rente. Mais l’Empereur ne s’y prêta pas, et elle repartit pour Mannheim le 12 avril. Elle me présenta à sa fille la duchesse Marie de Hamilton.

À cette époque, j’ai eu le plaisir de revoir souvent à Paris le fils aîné de mon ancien chef, le prince Murat, qui a épousé une princesse de Wagram. C’était un jeune homme fort distingué, très recherché et aimé de tout le monde[1].

  1. Mort en octobre 1901.