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CHAPITRE HUITIÈME

prince Albert d’Angleterre, y assistait. Il était venu comme chef de famille rendre la visite faite par le prince Napoléon-Jérôme au roi Léopold. Il portait sur son uniforme blanc le grand cordon de la Légion d’honneur. Ce prince a raconté lui-même dans ses Mémoires[1] l’importance politique de son voyage à Paris, l’accueil empressé qu’il y avait reçu et les honneurs qui lui avaient été rendus.

« C’était, dit-il, pour la première fois qu’un prince régnant paraissait à la cour du nouvel empire, et c’était la première fois depuis longtemps que les portes des Tuileries s’ouvraient pour recevoir en hôte un souverain allemand… Tous les souvenirs que mon père et mon oncle avaient conservés du premier empire et qu’ils avaient gravés par une foule de récits dans mes sentiments de jeune homme semblaient reprendre corps et vie sous mes yeux. Là se trouvait en personne devant moi le roi de Westphalie et à côté de lui un jeune prince Murat.

« L’Impératrice répondait au plus haut degré à sa réputation de grande beauté et d’amabilité. Seule elle remettait rapidement la conversation, sans aucun détour, sur les événements politiques. Elle

  1. Aus meinem Lebel and aus meinem zeit, II Band.