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CHAPITRE SEPTIÈME

avait couru qu’il devait épouser une princesse de Saxe, sœur de la duchesse de Gênes. Mais son choix était fait. Rien ne put ébranler sa résolution. Comme on le félicitait d’épouser une princesse qu’il aimait, il répondit avec vivacité : « Pouviez-vous penser que de ma part il en serait autrement ? »

Le comte Valentin Esterhazy, ministre d’Autriche près la cour de Russie, m’a raconté comment les fiançailles avaient été décidées. François-Joseph a vu pour la première fois la princesse Élisabeth de Bavière aux eaux d’Ischl. Elle était toute jeune, si jeune qu’on l’envoyait encore coucher à huit heures, blonde, fort jolie, aimant à monter à cheval. C’est à elle-même que l’Empereur s’adressa, sans avoir parlé de ses projets au comte Buol, son premier ministre. Il lui demanda « si elle voulait partager son triste et malheureux sort. Répondez-moi seulement demain, lui dit-il, après avoir sérieusement réfléchi. »

Au matin, il se promenait sous les fenêtres de la jeune fille en attendant l’heure convenable pour venir chercher sa réponse. Le père d’Élisabeth de Bavière était à Bade ; il reçut de sa femme un télégramme ainsi conçu : « L’Empereur demande la main de Zizs. » Le mariage dut être ajourné à cause de l’extrême jeunesse de la fiancée. Rien n’était char-