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CHAPITRE SIXIÈME

que par les membres du corps diplomatique, puis le bal commença.

Je fus prévenu par un chambellan que l’Empereur allait me recevoir dans un salon voisin. Je m’y rendis avec le comte de Blum, attachée l’ambassade d’Autriche, qui devait être présenté en même temps que moi.

L’Empereur ne tarda pas à arriver. Il vint à moi avec beaucoup d’affabilité : « Nous avons eu du malheur, me dit-il ; je regrette de ne pas vous avoir connu plus tôt. Comment vous trouvez-vous à Pétersbourg ? »

Je répondis que tout ce que je voyais et entendais dire m’intéressait au plus haut point. « Tant mieux, répliqua l’empereur Nicolas ; j’espère que vous vous trouverez bien de votre séjour, quoique vous ayez bien mal débuté en gagnant la petite vérole. Il n’y paraît plus, grâce à Dieu, ajouta-t-il en me regardant fixement, avec intérêt. J’aime beaucoup M. de Castelbajac ; il le sait. Il a été bien inquiet de la maladie de son fils et de la vôtre, mais enfin tout s’est bien terminé, et je vous en fais mon sincère compliment. »

Puis, me souriant avec bonté, il passa au comte de Blum.

Les mêmes cérémonies eurent lieu vis-à-vis de l’Impératrice, du grand-duc héritier et de la grande-