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CHAPITRE CINQUIÈME

rentrée dans les limites d’une discussion convenable et de bonne foi, grâce aux mesures énergiques qu’elle savait que vous prendriez si elle changeait d’attitude.

« Telles sont les vérités que j’ai cherché à bien faire pénétrer dans l’esprit des hommes politiques qui ont porté, je n’en doute pas, mes paroles jusqu’à l’Empereur, car tout se répète ici. Maintenant que l’on ne se préoccupe plus que de la question du séquestre, j’ai trouvé l’occasion opportune pour faire bien comprendre toute l’injustice et l’iniquité de cette mesure. J’étais d’autant plus disposé à le faire que vous devez savoir que M. Drouyn de Lhuys a engagé notre légation à entretenir officieusement de cette triste question M. de Nesselrode, et que, de son côté, mon ami sir Hamilton Seymour a été également chargé par son gouvernement de faire semblable démarche.

« Le chancelier, tout en ne voulant pas exprimer clairement son opinion, a cependant, toutes les fois qu’il a entamé ce sujet, fait comprendre qu’il y trouvait une excessive rigueur, et particulièrement après la manière honorable dont le gouvernement sarde s’est conduit envers l’Autriche lors des derniers événements de Milan, dont le monde sait ici très bien que c’est votre police qui a été la première à