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MES SOUVENIRS

horloger de Genève, qui, venu pour réparer des pendules, a fait souche de grands seigneurs russes.

Le grand-duc héritier, né le 29 avril 1818, était alors âgé de trente-quatre ans. Son éducation avait été confiée au général Raveline, homme d’honneur, mais d’un médiocre mérite. Il eut pour précepteur M. Jou-Koffesky, poète et littérateur russe très distingué, dont il partagea les leçons avec sa sœur la grande-duchesse Marie, duchesse de Leuchtenberg. Ils conservèrent tous deux pour leur professeur une vive affection, et à sa mort on vit les deux élèves lui rendre les derniers devoirs en honorant son enterrement de leur présence.

Il arrivait fréquemment que l’Empereur et les membres de sa famille assistaient aux funérailles de leurs amis ou de leurs vieux serviteurs ; quelquefois ils faisaient même plus que d’y venir ainsi à celles de la baronne Frédériks, amie intime de l’impératrice, son corps a été porté, comme marque touchante d’affection, par les grands-ducs.

En 1838 et 1839, le grand-duc héritier fit un voyage en Allemagne et en Italie, accompagné du prince de Lieven, qui, d’après la volonté de l’Empereur, lui servit de guide.

Dans toutes les cours qu’il visita à cette époque, on fut charmé de sa modestie, de son affabilité, de