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MES SOUVENIRS

le duc de Leuchtenberg, qui ne s’y rendait que très rarement et ne s’en occupait pas assez.

Malgré les promesses faites par l’Empereur au Saint-Père lors de son voyage à Rome, le sort des catholiques ne s’était pas amélioré en Russie. L’exécution des promesses faites par le souverain rencontrait des obstacles presque insurmontables par la mauvaise volonté de ceux qui étaient chargés d’exécuter ses ordres. Nicolas Ier avait d’ailleurs une aversion marquée pour le catholicisme. Il serait sans doute injuste de lui imputer tous les actes oppressifs dont les catholiques ont eu à souffrir en Russie pendant son règne ; mais ces persécutions ne se fussent pas exercées s’il avait témoigné moins d’antipathie à l’égard du catholicisme et s’il avait suivi l’exemple de son frère Alexandre, qui avait laissé vivre en paix cette Église sans lui témoigner d’hostilité.

L’oppression qui pesait sur les catholiques de Russie se faisait sentir à chaque instant et dans les moindres choses les obstacles qu’on rencontrait pour embrasser la religion catholique étaient sans nombre. Il fallait dans ce cas le consentement du ministre de l’intérieur, qui ne l’accordait à la personne qui le sollicitait qu’après que l’Église russe avait épuisé tous ses efforts pour la faire entrer ou rester dans la religion dominante.