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CHAPITRE SEIZIÈME

pardonne jamais, et chez le comte Camille l’orgueil comme l’anglomanie sont poussés à l’extrême… On annonce la mort de M. Annibal de Saluces. Nos colliers de l’ordre et les vieilles célébrités du règne de Charles-Albert disparaissent chaque jour.

« Quant à la France, vous savez mieux que moi sans doute ce qui s’y passe, bien que vous la voyiez de plus loin. Nous avons échappé, et pour longtemps j’espère, à l’horrible niveau des socialistes. Quel que puisse être le culte des principes, il ne doit pas affaiblir la reconnaissance que mérite l’homme qui par sa fermeté et sa vigueur a su faire avorter tant de projets coupables. »

Silvio Pellico, alors à Rome avec la marquise de Barole dont il était le secrétaire, m’écrivit une lettre dont je fus très touché :


Monsieur le comte de Reiset, chargé d’affaires de France en Russie, présentement rue de la Chaussée-d’Antin, n° 21, à Paris.
Rome, 2 avril 1852.
« Monsieur,

« Vous êtes bien aimable d’avoir pensé quelques instants à moi avant de quitter le Piémont. J’apprécie beaucoup votre souvenir, et ce n’est pas seulement parce que vous m’avez toujours témoigné de la bien-