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CHAPITRE DOUZIÈME

présence des Chambres. J’ai pressé tant que j’ai pu les ministres, mais ce n’est pas de leur faute s’ils n’y sont pas parvenus. Ils ont été très modérés dans leurs prétentions et ils ont fait toutes les concessions possibles. Mais l’Autriche ne veut rien céder et chicane pour des choses qui ne semblent que des niaiseries dans la forme et qui ont, au fond, une grande importance puisqu’elles auraient pour conséquence sa domination sur des pays jusqu’alors indépendants. Du reste il paraît que le duc de Parme y consent, car il a échangé notre uniforme que je lui ai vu porter ici avec affectation contre l’habit autrichien qu’il porte à Milan. »

Il ajouta qu’il voyait bien que l’Autriche attendait le résultat des affaires de Hongrie pour venir peser par la force sur le Piémont ; qu’il regardait ce calcul comme une raison de se presser de conclure la paix pour se trouver indépendant et n’avoir plus rien à démêler avec l’Autriche quand elle serait débarrassée de ses ennemis intérieurs.

« Je ne me laisserai pas, dit-il encore, effrayer par les déclamations des partisans de l’indépendance italienne. Je comprends l’avantage de rester constitutionnels et indépendants. Le Piémont seul l’est encore en Italie et c’est ce qui fait sa force ; je le sens. Mais si l’on me pousse à bout, je n’ai pas peur,