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Turin avec la demande d’intervention du grand-duc les ministres réunis pour donner des ordres définitifs au général de La Marmora refusèrent leur concours, — ce qui amena la démission de Gioberti.

Le roi ne l’accepta pas d’abord. Le soir une foule considérable se pressa sous le balcon du président du conseil, des applaudissements et des cris lui témoignant la sympathie du public. Il parut sur le balcon et pria les manifestants de crier : Vive le Roi ! et : Vive l’Italie ! — Le public continua à crier : Vive Gioberti ! et se porta chez M. Brofferio qui courut les plus grands risques et ne fut sauvé que par la police. C’est alors que plusieurs membres du cabinet formèrent le complot de perdre leur collègue dans l’opinion publique en révélant et en altérant les secrets de l’État. M. Sineo organisa cette intrigue avec M. Valerio. Ils livrèrent aux journaux, en les défigurant, les motifs de la démission de M. Gioberti, l’accusant d’avoir obéi à l’influence d’intrigues diplomatiques en préparant l’occupation militaire de la Toscane.

MM. Ricci, Ratazzi et le général Chiodo, qui étaient d’accord avec Gioberti, firent défection. Le général Chiodo eut du moins la loyauté de reconnaître qu’il avait tout su et combiné avec le président du conseil.

L’opinion de l’assemblée étant ainsi préparée et