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MES SOUVENIRS

graves. M. de Bois-le-Comte et sir Abercromby avaient cru pouvoir répondre aux délégués de Parme, Plaisance et Modène que les deux puissances médiatrices avaient regardé leur acte d’annexion à la couronne de Sardaigne comme un fait accompli et qu’il était devenu la base de la médiation pour les duchés. C’était, parait-il, trop s’avancer. Le gouvernement français fit savoir de la manière la plus explicite qu’il n’avait pas voulu aller jusque-là, et que la question des duchés ne serait traitée qu’après celle de la Lombardie. Le duc de Modène était rentré dans son duché sous la protection de l’armée autrichienne ; le duc de Parme avait annoncé par une proclamation, que publia le général autrichien de Schonburg, qu’il reprenait possession de ses États.

À Plaisance, le général autrichien s’était institué gouverneur de cette ville, se mettant au lieu et place de toutes les autorités et manifestant l’intention de soumettre les territoires en dehors du rayon stratégique, occupés par les troupes sardes, à des réquisitions pour nourrir les siennes. Un conflit était imminent, le gouvernement sarde ayant ordonné au général commandant sur cette partie de la frontière de repousser par la force les agents et les soldats autrichiens.

Les Autrichiens, forcés d’abandonner Bologne,