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CHAPITRE SEPTIÈME

affaires italiennes. « Nous tenons absolument, ajoutait-il, à ce que l’on sache que l’Italie fara da se. »

Les causes de la perte de Charles-Albert avaient été dans ses hésitations après quelques jours de campagne heureuse, dans la mauvaise composition de son armée, dans le double but politique et militaire qu’il s’était proposé, — chasser les Autrichiens du nord de l’Italie et en conquérir moralement le sud. Il avait inquiété et détaché ainsi de lui les souverains dont le concours lui était nécessaire.

La grande légèreté d’esprit des Italiens les faisait passer promptement de la confiance la plus exagérée au découragement le plus complet, de l’exaltation à l’indifférence. Le paysan lombard notamment, fatigué de la guerre, avait été pris de peur lors du retour offensif des Autrichiens. Le comte de Revel disait à M. de Bois-le-Comte que les paysans lombards laissaient mourir de faim les soldats piémontais et gardaient leurs provisions pour les soldats autrichiens, — ce qui explique le mot du prince de Schwarzenberg : « Que parle-t-on de haine contre les Autrichiens ? Notre marche à travers la Lombardie n’a été qu’un triomphe continuel pour nous. »

Les difficultés qu’entraînait l’offre de médiation de la France et de l’Angleterre étaient des plus