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MES SOUVENIRS

de grandes démonstrations d’affection et de respect, les populations se pressant sur son passage, des gardes d’honneur se formant à la hâte pour l’escorter. À Alexandrie, le soir de son arrivée, la foule ne se décidait pas à une heure très avancée à quitter la place et à cesser de l’acclamer par des vivats. Les officiers de sa suite vinrent dire que le roi était souffrant et avait dû se coucher. Le silence se fit comme par enchantement.

Pendant toute la première partie de la guerre, tant que Charles-Albert fut victorieux, le gouvernement sarde et l’armée piémontaise s’étaient montrés fort opposés à une intervention de la France. Le 24 mai 1848, à un moment où la Lombardie tout entière était au pouvoir des Piémontais, M. de Humelauer, ministre d’Autriche à Londres, avait rédigé un mémorandum résumant les concessions que son gouvernement était alors prêt à faire pour terminer la guerre. Ces concessions étaient considérables puisqu’elles comprenaient l’abandon de la Lombardie par l’Autriche. Elles furent rejetées à Milan.

Lorsque la retraite de Charles-Albert fit prévoir un désastre, MM. Ricci et Guerrieri furent envoyés en France pour sonder les intentions du gouvernement. Mais en même temps des démarches étaient