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MES SOUVENIRS

dans la situation de la France et dans le rétablissement de l’ordre et faisant des vœux pour le succès de l’armée piémontaise sans intervention étrangère. Cette armée voyait d’ailleurs de mauvais œil les démarches faites pour placer à sa tête, soit le maréchal Bugeaud, soit le général de Lamoricière, démarches entreprises, disait-on, sous la pression des Chambres.

L’inertie de Charles-Albert pendant tout le mois de juin était fort discutée à Turin. Le roi se montrait très affecté des critiques des journaux. Il tomba malade ; les difficultés d’aller en avant lui paraissaient insurmontables. Cependant on l’appelait à Venise où une grande démonstration avait eu lieu, le 2 juillet, aux cris de : Viva Carlo-Alberto, pour remplacer la République par l’union avec la Sardaigne. Le roi restait dans l’inaction, voulant attendre pour avancer que les troupes lombardes du général Perrone fussent en état de défendre la ligne du Mincio. Pendant ce temps il visitait à Roverbella la maison occupée par le général Bonaparte pendant le siège de Mantoue et la chambre, voisine de la sienne, qu’occupait Joséphine lorsqu’elle vint le rejoindre à l’armée d’Italie, — installation des plus modestes dans une petite maison : deux chambres séparées par un vieux salon. La résidence de