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CHAPITRE QUATRIÈME

Les succès militaires de Charles-Albert aidant, ses partisans comptaient enlever sous peu sa proclamation comme roi d’Italie par le vœu général des populations. Chaque jour, le roi recevait des députations de villes et de provinces qui lui exprimaient ce désir. Le 14 mai, la députation de la ville de Plaisance se donnait à lui entièrement et sans conditions. Le 18 mai, celles de Parme et de Modène en faisaient autant. La duchesse de Parme avait dû quitter son duché et se réfugier en Toscane. Malgré l’envoi des troupes napolitaines en Lombardie, Naples et la Sicile se soulevaient, compromettant ainsi le succès des armes de Charles-Albert, puisque ce mouvement révolutionnaire allait le priver du corps auxiliaire qu’il attendait. Le roi de Naples dut en effet rappeler ses troupes pour contenir les révoltés ; et, malgré le général Pepe qui voulait passer outre, elles revinrent dans le royaume de Naples. Ce mouvement paralysait d’autres dévouements. Il était cause de l’ordre de quitter l’armée, envoyé par don Carlos à son fils l’infant don Fernando, resté jusque-là le fidèle et dévoué compagnon d’armes du duc de Gènes. L’abbé Gioberti se rendant à Rome avait passé par le camp de Charles-Albert qui le reçut avec bonheur.

Pendant ce temps, la marche en avant s’était