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CENTRALISATION.

enfin de très nombreux commissaires spéciaux* ; Ciiroiorcs frumenii dandi, alvei Tiheris et riparum, cloacarum, opcriim piib.’icornm, liuîoritm, mnnerum ac venatlonum, viarum (routes de l’Italie), curatores recjionumac viirum, prociiratores Caesaris, etc. (Voy. la liste dans Orelli-Henzen, t. III, p. 106.) L’institution la plus importante est le cotnilium principis, sorte de conseil d’État impérial-, qui devint plus tard le consistoriunt principis.

Centralisation. — L’histoire de l’administralionimpérialeest l’histoire des progrès de la ( enlralisation administrative"’. Dioclétien et Constantin ne font qu’achever l’œuvre poursuivie depuis Auguste, en fondant un système de bureaucralie que Tantiquité n’avait pas connu*. Malheureusement, cette lente traiisibrmation subie par le monde romain est encore très imparfaitement éclaircie. Tacite est tout entier à ses sombres peintui’^s, Suétone à ses anecdotes libertines ; Dion Cassius et Appien sont des étrangers, très souvent md informés. Les textes épigrapb’qnes, interrogés parles Borghesi, les Mommsen, les Léon Renier, ont commencé à faire mieux connaître Thistoire intérieure de l’Empire, qui est sa véritable histoire ; toutefois, dans les synthèses essayées jusqu’ici, une part très grande a dû être faite à l’hypothèse. Voici, en résumé, celle qu’a proposée récemment nn très savant élève de Mommsen, Uirsclifeld ; il l’a appuyée, dans son travail, d’une réunion de textes

. Auguste supprima les IVviri juri diciindo et les Ilviri viis cxlr. uib. purgandis. Les Illviri capit., Xvii’i stlit. jud., lllviri moncl., ol IVviri viis in urhc purg-, forment un seul collège, le viginti virât, rccvulé dans l’ordre équestre. (Orclli, lnscr., ol’6l, 3130, etc.)

. Composé par Augusle des consuls, d’un membre par collège des autres magistratures el de’quinze à vingt sénateurs tirés au sort, ce conseil, dont les décrets sont assimilés (depuis l’an 12 après J.-C.) aux sénatus-consultes, tend, depuis Hadrien, à se séparer du Sénat:les chevaliers, les amis du prince, surtout les jurisconsultes, en forment la maiorilc. L’inlluence de ce conseil (appelé consistorinm principis depuis Constantin) remplace peu à peu celle du Sénat. Les séances, présidées par l’Empereur, se tenaient au palais. Voy. Hirsihfcld, op. cit., p. 201. —Les amis de l’Empc-eur, dhscarissimi, soutlca familiers qu’il invite à ses déliljéralions en conseil et à ses réunions de société. On les appelait aussi comilcs, parce qu’il— faisaient l’escorte du prince dans ses voyages, ou cohors. Ami devint un titre ofliciel, el l’on en distingua plusieurs classes (Sén., de Bcnef., 6. 51), à savoir j; î’î ? « i amici, cohors priniae, secundae admissionis, etc. 11 y avait 3 classes (Suét., Olh., 5) : la l" et la 2’comprenaient les principaux sénateurs, les consuls et personnages consulaires, les jeunes gens de talent appartenant à l’ordre sénatorial (comme Lucain), les parents, alliés et condisciples de rEnipercur:la 3° se composait d’amuseurs de tout penre, lioinmes de lettres, philosophes et bouffons {convîctores). Ce n’était, en vérité, qu’un cortège de courtisans. (Épictète, Dis.tert., i, 8, 41-30.) Voy. Friedlaender, Mœurs rom., t. I, p. 129; le titre tSv tcjmtuv çi/.uv se trouve à l’époque macédonienne.

« L’histoire du haut empire, dit llirschfcld, est la lutle de trois siècles eiiire le principal et le Sénat, lulle qui forme le ferment de l’histoire intéiieure de I Emjire, et qui se termina par le triomphe de l.i ccutralis.ilion. »

. La première adra inisiralion, au sens moderne du mol, fut créée par.Auguste : c’est le service des posljs {cursus publicus). La secomie fut le service des eaux de Rome institué p.u’Agi ijipa, qui y consas ra toute sa icrtjne. (Duruy.)