C'est, Monsieur, par exemple, un joli jeu que l'oie.Géronte, à Hector.
Tais-toi.
Non, à présent le jeu n'est que fureur :
On joue argent, bijoux, maisons, contrats, honneur ;
Et c'est ce qu'une femme, en cette humeur à craindre,
Risque plus volontiers, et perd plus sans se plaindre. [250]HECTOR.
Oh ! Nous ne risquons pas, Monsieur, de tels bijoux.Géronte.
Votre conduite enfin m'enflamme de courroux ;
Je ne puis vous souffrir vivre de cette sorte :
Vous m'avez obligé de vous fermer ma porte ;
J'étais las, attendant chez moi votre retour, [255]
Qu'on fît du jour la nuit, et de la nuit le jour.HECTOR.
C'est bien fait. Ces joueurs qui courent la fortune,
Dans leurs dérèglements ressemblent à la lune,
Se couchant le matin, et se levant le soir.Géronte.
Vous me poussez à bout ; mais je vous ferai voir [260]
Que si vous ne changez de vie et de manière,
Je saurai me servir de mon pouvoir de père,
Et que de mon courroux vous sentirez l'effet.HECTOR, à Valère.
Votre père a raison.Géronte.
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