ACTE I
Scène I
HECTOR,
dans un fauteuil, près d'une toilette.
Il est, parbleu, grand jour. Déjà de leur ramage
les coqs ont éveillé tout notre voisinage.
Que servir un joueur est un maudit métier !
Ne serai-je jamais laquais d'un sous-fermier ?
Je ronflerais mon soûl la grasse matinée, [5]
Et je m'enivrerais le long de la journée :
Je ferais mon chemin ; j'aurais un bon emploi ;
Je serais dans la suite un conseiller du roi,
Rat-de-cave ou commis ; et que sait-on ? Peut-être
Je deviendrais un jour aussi gras que mon maître. [10]
J'aurais un bon carrosse à ressorts bien liants ;
De ma rotondité j'emplirais le dedans :
Il n'est que ce métier pour brusquer la fortune ;
Et tel change de meuble et d'habit chaque lune,