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véchez, évêchez et abbayes qui sont de nostre nomination, comme nous avons toujours eu un soin particulier, que ces bénéfices fussent conférez à des personnes d’un rare mérite et d’une piété singulière, et qui eussent fait profession de l’état ecclésiastique pendant trois ans ; après avoir receu tant d’insignes faveurs de la bonté divine, nous croyons être obligé de faire en sorte que le même ordre soit observé à l’avenir.

(7) Pour cet effet nous désirons que la reine régente mère de nos fils imite dans le choix des personnes qui doivent remplir les dignitez ecclésiastiques, l’exemple que nous lui avons donné, et qu’elle se serve en cela de l’avis de nostredit conseiller le cardinal Mazarin, à qui nous avons souvent fait connaître combien nous désirons que Dieu soit honoré dans ces sortes d’élections ; et comme l’éminente dignité à laquelle l’église l’a élevé l’oblige d’en maintenir l’honneur ; ce qu’on ne peut mieux faire qu’en nommant des personnes pieuses aux dignitéz ecclésiastiques, nous nous assurons qu’il ne donnera en cela que des conseils fidèles et conformes à nos intentions, lui qui a donné tant de marques de sa fidélité et de sa capacité au maniement de nos plus grandes et de nos plus importantes affaires, tant dedans que hors de nostre royaume, que c’est avec justice que nous sommes persuadé qu’après nostre décez nous ne pouvons confier l’exécution de cet ordre à qui que ce soit qui puisse s’en acquitter plus dignement : et d’autant que nous avons été obligé par de puissans motifs et par des raisons très importantes au bien de nostre service, d’ôter au sieur de Château-Neuf la charge de garde des sceaux, et de le faire conduire au château d’Angoulême, où il est encore détenu présentement par nostre ordre, nous voulons et entendons que ledit sieur de Château-Neuf demeure dans le même état où il se trouve maintenant dans le château d’Angoulême, jusqu’à conclusion et l’exécution de la paix, à condition néanmoins qu’il ne sera alors mis en liberté que par ordre de ladite reine régente et de l’avis du conseil, qui le reléguera dans quelque lieu, soit dedans ou hors du royaume, selon qu’il sera jugé à propos.

(8) Et comme nostre intention est de prévenir toutes les occasions qui pourroient en quelque manière empêcher l’exécution des ordres que nous donnons pour le repos et la tranquillité de nostre état, la connoissance que nous avons de la mauvaise conduite de la duchesse de Chevreuse, des artifices dont elle s’est servie jusqu’ici pour semer de la division dans nostre royaume,