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son âge, ou en cas que notre fils le dauphin vînt à mourir, avant la majorité de notre second fils le duc d’Anjou, notre chère et bien-aimée épouse et compagne, la reine mère de nosdits enfans, soit régente du royaume de France, et qu’elle dispose de l’éducation et de l’instruction de nos enfans, comme aussi du gouvernement du royaume pendant tout le temps de la minorité de celui qui sera roi, avec l’avis du conseil, et en la forme et manière que nous prescrivons ci-après :

(2) Et s’il arrivoit que ladite dame reine après notre décès, et durant sa régence se trouvât tellement indisposée, qu’elle eût de justes appréhensions de mourir avant la majorité de notre fils, nous voulons et ordonnons qu’elle dispose de la régence, du gouvernement et de l’administration de nos fils et du royaume, avec l’avis du conseil, que nous ordonnerons dans la suite de ce testament ; déclarant par ces présentes que nous approuvons et confirmons la disposition qu’elle fera à ce sujet, et que nous voulons qu’elle soit suivie de son plein et entier effet, comme si nous l’avions nous-même ordonnée.

(3) Et pour témoigner à notre très cher et bien-amé frère le duc d’Orléans que rien n’est capable de diminuer l’amour que nous avons toujours eu pour lui, nous voulons et ordonnons qu’après notre décès il soit lieutenant général du roi mineur dans toutes les provinces du royaume, pour exercer durant la minorité ladite charge sous l’autorité de la reine régente et du conseil que nous ordonnerons ci-après, et cela nonobstant la déclaration enregistrée dans noire cour de parlement, qui le rend incapable de toute sorte d’administration dans notre état, à laquelle nous avons dérogé et dérogeons par ces présentes à cet égard. Nous nous promettons de son bon naturel, qu’il exécutera nos ordres avec une entière obéissance, et qu’il servira l’état et nos enfans avec la fidélité et affection à laquelle il est obligé par le devoir de sa naissance, et par les grâces qu’il a reçues de nous, déclarant que s’il arrive qu’il contrevienne en quelque manière que ce soit à ce que nous ordonnons par la présente déclaration, nous voulons qu’il soit privé de ladite charge de lieutenant général, faisant en ce cas là des défenses expresses à tous nos sujets de le reconnoître et lui obéir en cette qualité.

(4) Nous avons tout sujet d’espérer de la vertu, de la piété et de la sage conduite de nostre très chère et bien-aimée épouse et compagne, la reine mère de nos enfans, que son gouvernement sera heureux et avantageux à l’état : mais comme le fardeau de