Page:Recueil des Historiens des Gaules et de la France, tome15.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

EXPLICATION DE LA VIGNETTE,

Par un Texte de l'Abbé SUGER.


One rente seal éérsmmus Pontifez Paschalis ad partes occi- dentales accessit cum mulis et sapientisvimis iris, episeopis et cardinallus, et Romanorum nobilium comitatu , ut Regem Francorum et flum Regem designatum Ludowicum, et eccle- siam Galicanam, consuleret super. quibusdam molestis et novs investituræ ccclesiasticc que= relis, quibus eum et infestabat et magis infes. De vrnabatir Henrieus uperaters tr affectés

paterni et totius humanitatis erpers, qui et genitorem Henricum …crudelissimè | persecutus érhæredavit, et, ut fercbatur, nequisimé

captione tenens, inimicorum verberibus et inju= rs, ut insignia regalia, videlicet corunam, sceptrum, et lanceam S. Mauricä, redderet, nec aliquid in toto regno propräun retineret, im- pisimè coesit. Equidem deliberatum est Rome, propter Romanorum conductitiam perfidiam ; de præfats, immo de omubus questionibus | mins Regis, et Regis fi, et ecclesiæ Galli- canæ, in Francia quèm in Urbe disecptare

sufragio.

Venit itaque Cluniacum , à Caritatem, “ubi, celcberrimo archiepiscoporum et cpicoporum ‘et monastici ordinis conventu, eidem nobili monasterio sacram dedicationis im- pou. Affurunt et nobilores regni proceres, énter quos et dapifer Regis Franciæ, nobilis Comes de Rupefort, domino Papæ misus occurrit, ut ei tamquam patri spirituali per wtum “regrum cjus bencplaco deserviret. Cu consecrationi et nos ipsè interfuimus.…… Cümque Turonis apud Sanctum-Martinum, ut mos est Romanis frigium ferens, Vætare Hicrusalem celebrasset, ad venerabilem B. Dionysi Locum, tamquam ‘ad propriam B. Petri sedem, benevolus et devotus devenit. Occurrit ei ibidem Mez Philippus et dominus Ludovicus flius ejus gratanter et volivè, amore Dei majestatem re- giam pedilus ejus inurvantes , quemadmodum consueverunt ad sepulerum piscatorës Petri Reyes submisso diademate inclinari. Quos do minus Papa manu erigens, tamquam devotis- simos Apostolborum filios ante se redire fecit. Cum quibus de statu ecclesiæ, ut sapiens sapienter agens, familiariter contulit; cosque blandè de- mulcens, beato Petro sibique ejus vicario suppl cat opem ferre, ecclesiam manutenere, et, sicut antecessorum Regum Caroli-Magni et aliorum mos üinolevit, tyrannis et ecclesiæ hostibus, et potissimäm Henrico_Imperatori, audacter resis- Lere. Qui amicitiæ, auxilé et conilit dertras dederunt, regnum exposuerunt, et qui cum en Catalaunum Tmperatoris legatis accurrere festi-



Cluniaco ad





nent, archigpiscopos et episcopos, et ablatem S. Dionyst Adam, cum quo et nos fui conjunrerunt. Sugerius in Vita Ludov

cap. x.

a rendu compte de cette conférence, ct rapporté, que nous venons de recucillir,

Lis to7, le Papeete Nantes en Fran, accompagné d'une nombreuse suite d'évêques, de cardinaux ct de noblesse Romaine, pour demander au Roi Philippe L®, et à son fils le Prince Louis, Roi désigné, les avis dont il royoit avoir besoin, avant d'entrer en conférence avec un homme cruel et sans entrailles même. pour son _ père, l'Empereur Ienri V, qui lui suscitoit des affaires, ct se préparoit à le mo= lester encore davantage au sujet des investitures ecclé- Siastiques. Ce Prince dénaturé avoit [une année aupa- ravant] détrôné son père [sous prétexte qu'il avoit ‘ncourn lexcommunication pour des prétentions _sem- blables aux siennes, relativement aux _investitures] ; ct après l'avoir livré prisonnier entre les mains de ses plus crucls ennemis, il lavoit forcé, par toute sorte de mauvais traitemens, à se dépouiller des marques de la royauté, de la couronne, du sceptre, ct de la lance de S. Maurice. Dans la crainte que l'Empereur ne mît dans son parti le peuple Romain, si aisé à corrompre, on n'avoit pas jugé à propos de traiter à Rome cette question délicate des investitures ; on crat qu'il étoit plus prudent de le faire en France, avec l'assistance des deux Rois et de l'église Gallicane.





Le Pape se rendit d'abord à l'abbaye de Cluny; de là à la Charité-sur-Loire, où il fit la dédicace de l'église, au milieu d'un grand concours é’archevéques , d'évêques et d'abbés, et des seigneurs les plus disti gués du royaume. Là, le Comte de Rochefort, dapi fére ou sénéchal de la Cour, vint le trouver de la part du Roi, pour exercer auprès de lui les devoirs de sa charge, ct pour l'accompagner par-tout où il jugeroit à propos de se transporter, Je fus présent, dit Suger, à la cérémonie de cette consécration, Le Pape s'étant ensuite transporté à Tours, il y célébra dans l'église de Saint-Martin le dimanche de la ini-carême, comme il auroit fait à Rome. De là il se rendit au monastère de Saint-Denis, comme au lieu de la France sur lequel S. Pierre avoit le plus de droits. Là, Phi- lippe Le, et le Prince Louis son fils, étant venus à sa rencontre, ils_inclinérent à ses picds la majesté royale, selon la coutume des Rois, qui ne croient pas s'avilir en déposant leur diadème sur le tombeau de S. Pierre, jadis simple pêcheur, Mais le Pape, qui, à ce signe, les reconnut pour des enfans très-dévoués aux saints Apôtres, s'empressa de les relever, et s'entretint fani= liérement avec eux des af s de l'église. Après leur ir exposé le sujet de son voyage, ct les avoir con- vaicus de la bonté de sa cause, il les supplia instam- ment de venir au secours de S. Pierre et de lui, qui ire, de défendre l'église, à l'exemple de Charlemagne ct des Rois leurs prédécesseurs, contre les tyrans et ses ennemis, et particulièrement contre l'Em- pereur Heari V. Nos deux Rois lui promirent amitié, Secours ct conseil; ils lui accordèrent la liberté d'aller partout où, il vondroït dans le royaume ; ct comme il levoit avoir, à Châlons-sur-Marne, une conférence avec les ministres de l'Empereur pour traiter cette affaire, ils lui donnèrent, pour l'accompagner, des archevêques et des évêques, avec l'abbé de Saint-Denis Adam, qui prit ave lui le jeune moine Suger, lequel dans la Vie de Louisle-Gros, toutes les circonstances