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PRÆFATIO.


selon Strabon, d’autres manieres de sacrifier les hommes : ou il les perçoient de coups de fléches, ou il les attachoient à une croix : ils élevoient en forme de colosse un grand monceau de foin ; ils y jettoient grande quantité de bois, et ils y brûloient des hommes et toutes sortes d’animaux. Les Gaulois, dit Diodore de Sicile, après avoir gardé leurs criminels pendant cinq ans, ils les attachent à un poteau, et les immolent à leurs Dieux avec plusieurs autres prémices. Ils en font autant à leurs captifs : quelques-uns d’entr’eux tuent ou brûlent avec les hommes tous les animaux qu’ils ont pris à la guerre. Plusieurs autres Auteurs font aussi mention de la coutume qu’avoient les Gaulois d’immoler des hommes : nous rapportons leurs passages dans ce Volume.

Les Dieux que les GauloisDieux des Gaulois., selon Lactance, s’imaginoient se rendre propices par ces sortes de victimes, étaient Esus et Teutates : tous les Antiquaires croient qu’Esus est Mars, et Teutates Mercure. D. Jacques Martin est seul d’un sentiment contraire quant à Esus : voyez ce qu’il en dit au Tome I. de la Religion des Gaulois, Livre 2. Chapitre 2. Lucain joint Taranes à Esus et à Teutates ; et il dit que l’Autel de ce Taranes, qu’on croit être Jupiter, n’est pas moins cruel que l’autel de la Diane de Scythie. César dit que les Gaulois adoroient Mercure, Apollon, Mars, Jupiter et Minerve : mais qu’ils avoient une vénération plus particulière pour Mercure. Ils avoient sur ces Dieux, selon le même, presque la même opinion que les autres Nations : ils regardoient Mercure comme l’inventeur de tous les Arts : ils croioient qu’il présidoit aux chemins, qu’il pou-