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les kolariens du bengale.

ges, dont elles se troussaient naguère dans la frétillante danse, dite du Coq et des Poules. L’ancien costume avait aussi ses avantages ; par moments, on le regrettait. Les fluctuations du marché ayant fait hausser l’article tissus et nouveautés, les belles déclarèrent net aux importeurs que, s’ils ne revenaient aux premiers prix, elles reprendraient l’ancienne mode, et, comme on les savait femmes de parole, elles obtinrent gain de cause.

Les cabanes sont toujours recouvertes de chaume, et même le code Manou ne permettait pas d’autre toiture. Elles affectent fréquemment la forme de ruche. Les parois consistent en clayons de bois enduits de boue, construction des plus primitives. L’habitation renseigne promptement et exactement sur la civilisation des gens et le confort auxquels ils sont parvenus. Jugés à cette mesure, les Mags du Bengale ne seraient pas haut classés dans l’échelle sociale, bien qu’ils perchent en un poulailler à un ou deux étages, formé par des bambous attachés à des pieux ; au rez-de-chaussée les cochons domestiques. Ne brilleraient pas non plus les Pandjas de Djeypour, qui, avec des bâtons enduits d’argile, enclosent des bauges dans lesquels ils entrent en rampant et se tordant. L’espace intérieur est trop étroit pour qu’un homme, même de petite taille, s’y étende de son long ou se tienne debout, le taudis n’ayant guère qu’un mètre de haut, nous dit-on. Père et mère, enfants et adultes, s’encaquent et s’empaquettent, cuisent à l’étuvée, émettant des transpirations qui nous épouvanteraient, mais qui ne troubleraient guère des Chinois[1] ; s’il est vrai qu’ils se mettent

  1. Journal des Missions évangéliques.