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malfaisance de la démonaille.

sa tribu et mis sous la protection des divinités korégares.

Autre exemple : Un pauvre diable d’Indou ne peut se guérir d’une maladie ou se croit poursuivi par la déveine et la malechance. Pour y remédier il emplit d’huile une jarre, y jette de ses cheveux et rognures d’orteils, puis regarde longtemps son image réfléchie sur le liquide[1]. Il porte cette huile ou ce ghi à un sauvage, qui l’avalera jusqu’à la dernière goutte et sera récompensé pour la peine. L’opération, lointainement apparentée avec notre saint mystère de l’Eucharistie, effectue un transport de substances, transmue l’Indou en Korégar, le Korégar en Indou. Par l’infusion des poils et des rognures d’ongle, par la figure se mirant, l’huile se sature d’énergie vitale, s’imprègne d’âme, passe dans un autre corps, dans un autre sang. Dorénavant, le Korégar sera le répondant d’un brahmane, autre lui-même, le cautionnera vis-à-vis des démons de la Korégarie.

Gràce à ces superstitions, les missionnaires chrétiens ont eu la joie de voir leur Christ triompher sur tous les dieux rivaux et bongas, qui avouent sans détour ne pouvoir rien contre les hommes d’Europe, les fusils anglais les privant de leurs meilleurs moyens. Pour se débarrasser de leurs sorciers, toujours gênants, nombre d’indigènes réclament le saint baptême, se convertissent à Jésus, bien qu’ils n’osent le prier dans leur propre langue. C’est le renouvellement du miracle que Moïse opéra devant le Pharaon : les verges jetées par les magiciens se transformaient en serpents, mais la verge de Jéhovah se faisant dragon engloutissait vipères et serpenteaux[2].

  1. Walhouse, Journal of the Anthropological Institute.
  2. Grundemann, Kleine Missions Bibliothek.