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journal de la commune

par le misérable qui l’a livré, n’était que le premier acte du drame : une insurrection monarchique à l’intérieur, coïncidant avec la livraison d’une de nos portes, devait le suivre et nous plonger au fond de l’abîme.

Mais cette fois encore, la victoire reste au droit.

Tous les fils de la trame ténébreuse dans lesquels la révolution devait se trouver prise, sont, à l’heure présente, entre nos mains.

La plupart des coupables sont arrêtés.

Si leur crime est effroyable, leur châtiment sera exemplaire. La cour martiale siège en permanence. Justice sera faite.

Citoyens,

La révolution ne peut être vaincue, elle ne le sera pas.

Mais s’il faut montrer au monarchisme que la Commune est prête à tout plutôt que de voir le drapeau rouge brisé entre ses mains, il faut aussi que le peuple sache bien que de lui, de lui seul, de sa vigilance, de son énergie, de son union dépend le succès définitif.

Ce que la réaction n’a pu faire hier, demain elle va le tenter encore.

Que tous les yeux soient ouverts sur ses agissements.

Que tous les bras soient prêts à frapper impitoyablement les traîtres. Que toutes les forces vives de la révolution se groupent pour l’effort suprême, et alors, alors seulement, le triomphe est assuré.

À l’Hôtel de Ville, le 12 mai 1871.

Le Comité de Saint Public,
Ant. Arnaud, Eudes, F. Gambon, G. Ranvier.


Lundi, 16 mai.

Je l’ai vu tomber le « monument deux fois impérissable, fait de gloire et d’airain ». Je l’ai vu tomber, la colonne Vendôme, symbole de la dynastie Bonapartiste, glorification de l’Empire, hochet du chauvinisme.

Ah ! qu’on est fier d’être Français, quand on regarde la colonne !