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journal de la commune

quartiers ont été fantasquement découpés en bandes et lanières ; ici, on a fait entrer la campagne dans la ville, là on a rejeté la ville dans la campagne. Cette malhonnête politique fait encore loi aujourd’hui. » M. Quinet ne méconnaît pas le droit des campagnes, il demande seulement que leur vote ne submerge pas celui des villes et qu’on rende aux principaux organes de la civilisation française le droit de se produire dans la représentation de tous. M. Quinet, l’historien des Révolutions d’Italie, a savamment constaté que les villes ne sont pas seulement des lieux où sont parqués un certain nombre d’habitants ; elles ont des intérêts particuliers, des traditions, une histoire, elles sont avant tout des personnes civiles, des unités vivantes, formant des éléments spéciaux ; si on les efface de la carte politique, un vide se montre à tous les yeux, le suffrage universel en est profondément altéré. Le respect de la personnalité des villes existe chez tous les peuples qui ont une forte vie municipale, l’Angleterre, le Wurtemberg, la Suède, les États-Unis, l’Espagne. Il demande à l’Assemblée de reconnaître que le suffrage universel était susceptible de progrès et qu’après être resté immobile pendant vingt-trois ans, il était bien temps qu’il fît un pas. MM. Quinet et Tolain proposaient donc qu’on attribuât aux villes un droit de représentation par groupe de 35 000 habitants.

M. Victor Lefranc, un député de la gauche, a répliqué avec hauteur : « La proposition Quinet et Tolain est la consécration d’une politique criminelle. Je ne comprends pas que nous perdions tant de temps sur cette proposition d’améliorer le suffrage universel, quand je vois de quelle façon audacieuse il est attaqué, au nom même de la République, par cette Ligue dont on vous a révélé l’existence… Le pays tourmenté ne sait pas au juste où est le vrai, et c’est un républicain convaincu qui vous parle ainsi, un républicain qui ne veut de la République que lorsqu’elle aura été acceptée tant par les campagnes que par les villes… Bravos, applaudissements ! 509 voix contre 23 ont donné raison à M. Lefranc contre M. Quinet.

M. Thiers a félicité ce républicain convaincu qui ne veut de la République qu’après la conversion des derniers plébiscitaires. Les habiles qui voient se lever le vent disaient