je lis avec stupéfaction des Lettres de Paris racontant aux habitants d’un autre monde ce qui est censé se passer dans nos quartiers. J’en extrais d’intéressantes nouvelles :
« … L’aspect de la capitale se revêt par moment des teintes les plus funèbres.
« C’est bien la terreur, la terreur dans ce qu’elle a de plus hideux qui règne à Paris.
« Les malheureux habitants en sont à se défier les uns des autres par suite de dénonciations. La plupart des hommes valides fuient leur domicile par crainte des enrôlements par force. Les femmes affolées courent les rues à la recherche de cachettes pour leurs bijoux, de protections diplomatiques pour quitter Paris ou faire parvenir leurs lettres.
« Enfin les rues sont sillonnées, pendant le jour, par des escouades de gardes-nationaux à l’aspect féroce, qui arrêtent les passants sous des menaces atroces, les forcent à s’incorporer aux bataillons de marche. Ni l’âge ni la nationalité ne sont plus respectés.
« Une fois la nuit venue, ces patrouilles sont remplacées par des bandes de pillards, où les femmes figurent en nombre, et qui envahissent les appartements et les dévalisent ».
« En somme, nous dit la personne digne de foi qui nous communique ces tristes renseignements, « Paris est devenu un enfer qui rappelle les cavernes des brigands légendaires ».
Nous extrayons le passage suivant d’une lettre adressée à un fonctionnaire de la ville de Paris, résidant actuellement à Versailles, par une personne digne de foi. On verra avec quel sans-gêne les fonctionnaires de la Commune s’installent dans les meubles de ceux qu’ils ont la prétention de remplacer.
« Je profite d’une occasion sûre pour vous envoyer quelques nouveaux détails. M. X. a dû vous dire que, non seulement votre appartement a été ouvert indûment, mais encore que toutes vos armoires et votre cave ont été fracturées. Votre successeur habite en maître votre maison. La