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l’homme et la terre. — latins et germains

autrement que par la vanité blessée. Les triomphes rapides et décisifs de l’armée allemande pendant la guerre de 1870, la supériorité incontestable de tels ou tels Allemands, Anglais, Américains ou Russes en diverses branches de la science ou de l’art, la furie d’applications industrielles par lesquelles les États-Unis se sont placés au premier rang constituent tant de preuves éclatantes de l’extension des progrès matériels et intellectuels dans le monde, que les Latins ne peuvent évidemment plus revendiquer l’hégémonie : ils se sentent distancés, et de dépit se croient déjà morts. C’est chose risible que toutes ces litanies et oraisons funèbres prononcées sur leur défunte race par les Latins eux-mêmes et reprises en chœur par Anglo-Saxons et Germains. Heureusement que ce deuil se mène sur des peuples vivants et bien vivants l’histoire n’a point déserté les rivages de la Méditerranée.

Cl. J. Kuhn, édit.

la citadelle du caire

A l’exception de deux points stratégiques, Gibraltar et Malte, la partie occidentale de cette mer intérieure est bien latine, mais les côtes orientales en sont très disputées, et d’ailleurs, la majorité des populations