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doctrine de monroë

ambitions étaient devenues une ferme réalité. Désormais l’esprit le plus chimérique ne pourrait imaginer qu’il serait possible à la France, à l’Angleterre ou à n’importe quelle puissance européenne de modifier à son caprice l’équilibre politique du Nouveau Monde, soit dans l’Amérique du Nord, soit dans l’Amérique du Sud. Le principe établi par le président Monroë, lors des révoltes de l’indépendance hispano-américaine, ne pouvait dorénavant plus trouver de contradicteurs. Par la force des choses, aussi bien que par la conscience orgueilleuse de leur rôle parmi les nations, les États-Unis en étaient arrivés à disposer dans tout le monde occidental d’une réelle préséance. Ils constituaient une république, patronne d’autres républiques, formant, pour ainsi dire, le contraste, dans l’ordonnance générale du monde, avec l’empire russe, le plus puissant de tous par l’étendue territoriale, et celui qui représente par excellence les principes conservateurs du despotisme antique.

Cl. Lippincott.

l’aqueduc à queretaro

Après le grand ébranlement de la guerre de Crimée, le gouvernement russe avait eu à composer avec l’opinion publique en émoi. Quoique la nation n’eût pas un seul organe représentatif direct par lequel sa compréhension des choses put se manifester officiellement, elle ne s’en