Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome III, Librairie universelle, 1905.djvu/613

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
593
république romaine

nord, quand Barberousse descendit du haut des Apennins, sénateurs et consuls, tribuns et citoyens demandèrent grâce, et le corps vivant d’Arnaldo flamba devant la Porte du Peuple. Le pouvoir papal était rétabli à la fois sur les citoyens de Rome et sur l’empereur lui-même qui, maugréant et jurant, dut tenir l’étrier d’Adrien IV, le fils d’un serf anglais, ancien mendiant et pauvre moine.

Cl. Kuhn, édit.

vue de tlemcen.

Ce même souverain pontife, assez puissant pour humilier Barberousse à la tête de ses chevaliers frémissants, ne manqua pas de distribuer les nations à son gré. Comme ses prédécesseurs, il livrait aux Croisés les peuples de l’Orient ; il donna aussi les Finlandais et autres tribus du Grand nord aux Suédois nouvellement convertis, et lorsqu’Henri II, roi des Anglo-normands, lui parla de son devoir de conquérir l’Irlande, Adrien l’encouragea : « L’Irlande, lui répondit-il, l’Irlande et toutes les îles qui ont reçu la foi chrétienne appartiennent, de ton avis comme de celui de tout le monde, à l’Eglise romaine. Tu nous fais entendre que tu veux entrer dans cette île pour soumettre le peuple aux lois, en extirper les vices et faire payer le denier de