Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome III, Librairie universelle, 1905.djvu/408

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
388
l’homme et la terre. — barbares

s’était pas faite aussi brusquement qu’en d’autres contrées de l’ancien monde romain, et ce fut saint Colomban lui même, le célèbre Irlandais, fondateur de l’abbaye de Luxeuil, qui plaida, d’ailleurs avec succès, pour le maintien de l’ordre des bardes.

Les apôtres de l’Irlande, très ardents à la conversion des indigènes, remplacèrent graduellement les druides sans les violenter ; cependant « les paroles des missionnaires avaient assez de force pour fendre les rochers et pour renverser les murs ». On raconte qu’en 560, une procession de moines n’eut qu’à balancer des clochettes pour faire tomber les murailles de Tara, résidence du roi des rois d’Irlande, c’est ainsi que la trompette de Josué avait, deux mille ans auparavant, démoli les remparts de Jéricho !