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routes d’asie

De toutes les routes naturelles à l’ouest de l’Altaï, de l’Oural, du Caucase, la plus facile sans conteste fut celle de l’Europe centrale, qui, prenant son origine aux bords de la mer noire, là où viennent se déverser le Danube et le Dniestr et où s’éleva jadis la ville milésienne d’Olbia, contourne à l’est le grand mur semi-circulaire des Carpates, puis gagne par des seuils bas la vallée de la Vistule pour aboutir à la mer Baltique.

Musée de Cluny.Cl. Giraudon.

bracelet gaulois en or massif
trouvé à Gavaret (Aisne).


Dès les âges préhistoriques, cette voie, si commode, fut très fréquentée, ainsi que l’attestent de nombreuses cachettes remplies d’objets de trafic entre Méditerranéens et Septentrionaux : alors comme de nos jours, le port d’Olbia transportait les blés de la région des « terres Noires »[1] ; mais si importante qu’ait été cette voie pour le commerce local et le mouvement des peuples orientaux de l’Europe, elle ne pouvait avoir de valeur capitale dans la grande histoire, car au lieu de faire communiquer directement la Méditerranée et les espaces

  1. Hérodote, Histoires, IV, 17.