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annoncer à son de corne ou de tambour, dans le voisinage d’un campement de Veddah, ceux-ci préparaient la pacotille d’objets, puis la déposaient pendant les ténèbres, à l’orée de la forêt. La nuit suivante, ils venaient chercher les denrées qu’ils avaient demandées au moyen de quelques signaux bizarres constituant leur écriture.

Document communiqué par Mme Massieu.

hutte de toda, montagnes bleues (nilghiri)

Les membres de la tribu des Toda, presque complètement disparue, portent l’ample cotonnade que le gouvernement indien leur imposa vers 1870[1].


On peut douter, il est vrai, que les Veddah soient, comme on l’imaginait autrefois, de véritables primitifs non encore émergés de l’ignorance rudimentaire : peut-être faut-il plutôt les considérer comme des immigrants déchus ayant oublié leurs anciens métiers et ne sachant plus même se construire des cabanes, se tisser des étoffes et cuire de l’argile au feu. D’après la plupart des anthropologistes et d’après les Cinghalais eux-mêmes, cette dernière opinion serait la vraie : les insulaires disent que les Veddah appartinrent jadis comme « Fils de rois »

  1. Elie Reclus, ouvrage cité, p. 311.