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À M. et Mme Reclus, à Orthez, Basses-Pyrénées.


Berlin, Sans date. 1851.
Chers parents,

Je suis dans une université allemande, à Berlin. D’abord, je pensais aller à Leipsig, ou bien à Halle ; mais là je n’aurais trouvé que peu de professeurs réellement savants, peu de livres à ma disposition, peu de moyens de me tirer d’affaire. Du reste pour cela, j’ai demandé l’avis de M. Geller, et il m’a conseillé Berlin en première ligne. Leipsig surtout lui déplaisait et maintenant, en effet, je m’estime heureux de n’y avoir pas été. M. Geller m’a donné des lettres de recommandation pour M. Kleinschmidt, le pasteur des Frères Moraves ; et j’espère, avec le temps, pouvoir donner des leçons, mais ce n’est pas en huit jours qu’on peut trouver beaucoup d’élèves ; aussi j’ai demandé à mon oncle de m’envoyer de quoi vivre les premiers mois, car, en partant de l’Institut sans avoir enseigné pendant une année entière, j’ai perdu tout droit à une portion