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Nous l’avons vu à Hyères, nous le verrons à Fréjus, à Cannes, à Menton. Et ne faut-il pas que je contemple toutes ces belles choses avec un remords au cœur, celui de ne pas vous avoir pour compagnons ? J’admire toujours avec une pointe de tristesse. Je ne sais pas admirer d’une manière complète de crainte de paraître trop égoïste.

 

Nos plans de voyage se précisent un peu plus. Il est probable qu’une fois arrivés à Gênes, la société se dissoudra. Ardouin prendra son vol vers Florence, Milan et les lacs, tandis que, Mme Ermance[1] et moi, nous reviendrons par la Corniche et le col de Tende vers les vallées vaudoises. Mme E. veut contempler les pays où ses ancêtres ont vu le jour. Là, je dois la quitter pour revenir par le mont Cenis. Elle partira plus tard se dirigeant vers Genève.

J’attends une lettre de vous à Cannes ; je l’y trouverai, n’est-ce pas ? Parlez-moi de la bonne vie journalière de là-bas… Nous serrons la main aux amis.

Ton frère,
Élisée.


  1. Mme Ermance Trigant, amie des Grimard et, par ceux-ci, des Reclus, prisait fort les voyages et se joignait souvent à Élisée et à ses amis en camarade très accommodante.