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À Élie Reclus.


Sans date. Décembre 1858.
Amis,

Le mariage aura lieu lundi dans la soirée, et mardi à cinq heures, nous filons. Attendez-nous jeudi soir. J’ai échappé au contrat. La scène a été excellente. On m’avait dit que le contrat était nécessaire pour régulariser les ventes du Sénégal et, moi, je me résignais comme un mouton qu’on va tondre. On introduit G. qui me serre la main avec une gravité sereine et commence à expliquer la nature de l’acte à dresser. J’écoute avec attention l’honnête sire parlant de communauté par acquêts, de meubles et immeubles et nous exposant, avec une charmante précision, que le contrat de mariage n’a d’autre utilité que de sauvegarder les intérêts du mari contre la femme et les intérêts de la femme contre le mari. Mais les ventes du Sénégal peuvent-elles se faire sans contrat ? — Oui, l’acte de mariage en tiendra lieu. — Alors nous n’avons pas besoin de contrat ? — Mais je vous ferai observer que le maire écrira en grosses lettres que les époux n’ont pas été fiancés. — Eh bien !