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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

des suggestions expérimentales. Il procède alors comme s’il les tirait de son propre fonds. Aussi, sans prendre ici part dans ce conflit de doctrines sur l’origine première des notions mathématiques, on peut et on doit considérer ces notions comme des constructions faites par l’esprit suivant des lois qu’il pose, constructions qui sont en partie, mais en partie seulement et imparfaitement reproduites par la réalité sensible.

Liard.

L’étendue n’existe qu’avec trois dimensions ; mais, pour la considérer suivant la méthode analytique, on commence par la dépouiller de deux de ses dimensions et en la réduisant ainsi à une seule, on a l’idée de la ligne. Si, dans cette idée, on écarte tout rapport avec deux dimensions, on a l’idée de la ligne droite ; car, quoiqu’une ligne courbe n’ait qu’une dimension, cependant l’idée de courbure suppose nécessairement la considération de deux dimensions. L’extrémité de la ligne forme le point, qui est la dernière abstraction de l’entendement dans la considération de l’étendue. La surface est l’étendue envisagée avec deux dimensions et si, dans cette idée, on fait entièrement abstraction de la troisième, on a l’idée du plan. Enfin l’étendue avec ses trois dimensions forme le solide.

Laplace.

L’espace étant nécessairement homogène, il suit qu’on peut le concevoir divisé en deux parties telles