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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

DÉBAT PÉDAGOGIQUE

L’étude des mathématiques est-elle favorable au développement intellectuel du jeune homme ? Peut-elle servir de pivot à l’éducation libérale ? Trois philosophes anglais ont débattu entre eux la question. Whewell veut beaucoup de mathématiques, Hamilton les repousse (Fragments de philosophie traduits par Peisse) et Stuart Mill les exalte à son tour. Nous ne pouvons résumer cette célèbre discussion ; nous nous bornons à trois extraits.

« Toute personne qui s’est occupée de mathématiques doit voir clairement la différence qui existe entre les mathématiques et les faits empiriques, entre l’évidence des propriétés d’un triangle et celle des lois générales de la structure des plantes. Le caractère spécial de la vérité mathématique est qu’elle est nécessairement et inévitablement vraie ; et une des leçons les plus importantes qu’on puisse retirer des études mathématiques est de connaître qu’il y a des vérités de ce genre, et de nous familiariser avec leur forme et leur caractère.

Whewell.

L’étude des mathématiques, poursuivie avec modération et efficacement contrebalancée, peut être utile pour détruire un défaut, et développer la qualité correspondante. Ce défaut est l’habitude de la distraction ; la qualité, l’habitude de l’attention soutenue. C’est là le seul avantage auquel puisse justement prétendre cette étude dans la culture de l’esprit.

Hamilton.